Si je vous parle d’un réalisateur à l’ombre reconnaissable entre toutes, de cette horrible sensation que nous procure la peur du vide et d’un des plus grands thrillers psychologique de l’histoire du cinéma, vous me répondrez tous que je parle bien évidemment du fameux chef d’oeuvre hitchcockien qu’est Vertigo.

Vertigo ou Sueurs froides dans la langue de Molière, sorti en 1958 et inspiré des romans D’entre les morts (1954) et de Bruges-la-morte (1892) est peut-être l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Alfred Hitchcock, véritable maître du suspens, nous plonge ici au coeur d’une histoire d’amour fascinante dans le San Francisco des fifties. John Ferguson, interprété par le sublime James Stewart, de son surnom « Scottie », souffrant de violents vertiges dus à sa peur irrationnelle des hauteurs, s’est épris de Madeleine, qui semblerait être possédée par l’esprit de sa grand-mère. Après une première tentative de suicide ayant échoué, Madeleine réussit à se donner la mort en se jetant du sommet d’un clocher, laissant Scottie dans une terrible dépression nerveuse. Celui-ci va alors rencontrer Judy, une femme aux traits incroyablement similaires à ceux de Madeleine, et va aussitôt vouloir la transformer en celle-ci; véritable critique moderne de la femme parfaite qui doit, à l’époque, absolument crever l’écran. Ce film déconcertant et avant-gardiste de par ses techniques de réalisation, comme la distorsion de l’image pour la scène du fameux vertige ou encore par cet intérêt à donner au spectateur de l’avance dans l’histoire par rapport au personnage principal, nous montre toute l’étendue du savoir-faire de Hitchcock. Ce ne fut pourtant que bien des années plus tard que cette pièce maîtresse qu’est Vertigo fut reconnue à sa juste valeur.

Tiffany BONNEAU-EVRARD

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *