Complots, rivalités, jeux de pouvoir… Bien que n’étant pas catégorisée comme une série politique, la série HBO Succession, disponible sur OCS, dispose de nombreux ingrédients s’en approchant, avec juste ce qu’il faut d’accents de drame shakespearien.
À sa façon, Logan Roy est une incarnation du rêve américain. Cet immigré écossais a construit au fil des années un conglomérat spécialisé dans l’information, le divertissement et les services de luxe. Mais les années passent et Logan cherche la personne la plus à même de lui succéder. Ses enfants tentent par tous les moyens de saisir l’héritage patriarcal alors que Logan, aussi impitoyable que rusé, compte bien profiter de cette situation… L’histoire tourne donc autour de ce psychodrame qui met en scène les relations compliquées au sein de la famille Roy.
Succession mêle avec brio le machiavélique au fraternel pour donner de la profondeur à ses personnages. Chacun est en effet présenté avec ses tares, ses désirs et ses peurs pour dessiner un tableau en nuances de gris ultra réaliste. « Ni blanc ni noir ». Succession sait jouer avec l’empathie du spectateur, même si tous les personnages peuvent paraître détestables et dépravés. L’excellent jeu d’acteurs vient renforcer le réalisme dans l’univers démagogique des richissimes.
Les intrigues au sein de la “Waystar Royco” qui sont également bien documentées et convaincantes, plongent le spectateur dans le New York dans pitié des affaires. Les amateurs de films comme The Wolf of Wall Street ou bien encore The Big Short trouveront leur compte dans les machinations du groupe industriel.
Plébiscité par la critique, la saison 2 a remporté deux récompenses lors de la cérémonie des Golden Globes qui s’est tenue le 6 janvier 2019 dernier. Brian Cox a reçu le prix du meilleur acteur dans une série dramatique et la série a été sacrée meilleure série dramatique (ce qui en soi fait plutôt sens).
L’intégralité des deux saisons, de 10 épisodes chacune, est disponible sur OCS et la saison 3 est prévue pour l’été 2020.
Alexandre FOLLIOT