Précarité étudiante – le logement à Paris 

Paris n’est pas réputée pour ses logements accessibles. Entre les listes d’attente pour les visites, les marchands de sommeil, les loyers qui explosent, les hauteurs sous plafond et le coût de la vie dans la capitale, nombreux sont ceux qui ont du mal à se loger décemment. Les étudiants sont en première ligne face à ces difficultés, qu’ils viennent de banlieue parisienne, de province ou qu’ils soient eux-mêmes parisiens. Trouver un logement relève du parcours du combattant, et dans certains cas, les galères ne s’arrêtent malheureusement pas une fois le précieux sésame décroché.

Premier défi : trouver un toit 

 

Trouver un logement avant la rentrée universitaire est un véritable défi dans la capitale dont l’immobilier est saturé : les demandes excèdent bien souvent les offres et les dossiers des étudiants retiennent peu l’attention des bailleurs. Revenus trop faibles, boursiers, garants jugés peu fiables, les critères à remplir sont nombreux pour avoir un toit à soi. Reste à chercher hors de Paris intra muros, mais si la banlieue peut offrir des avantages en terme de loyer, l’éloignement et le temps de transport sont des inconvénients majeurs qui rallongent les journées et épuisent, tant physiquement que mentalement. 

Plusieurs solutions s’offrent aux étudiants en quête d’un logement : 

  • Pour les étudiants boursiers ou internationaux, le CROUS offre des places en résidence universitaire, de la chambre individuelle au studio de colocation. Comptez 304€ par mois hors aides au logement pour une chambre de 14m², et jusqu’à 1022€ pour une colocation de trois personnes – des tarifs imbattable face aux résidences privées, cependant les places sont rares et les demandes, nombreuses. 
  • D’autres résidences étudiantes existent, indépendantes du CROUS, et certaines se situent même en proche banlieue (Saint-Ouen, Saint-Denis), mais les prix varient selon la localisation et les équipements – certaines résidences disposent de salles de sport, d’espaces de vie communs, d’autres sont moins bien garnies.  

De nombreux sites existent qui proposent des “logements étudiants”, et les agences classiques peuvent aussi proposer des biens adaptés, cependant les loyers parisiens restent élevés, voire inatteignables pour les étudiants : d’après un rapport de l’UNEF publié en 2019, 69% du budget mensuel des étudiants passe dans le loyer. 

Des solutions partielles mais des difficultés cumulatives

 

Les étudiants logés en résidence ne sont pas à l’abri des problèmes, et si les loyers sont attractifs, les conditions d’hébergement ne le sont pas nécessairement. Insalubrité, absence de vie privée, invasion de cafards et punaise de lit, chauffages défaillants en plein hiver… En Février dernier, des résidents de résidences universitaires Lilloises se mettaient en grève des loyers pour protester contre leurs conditions de vie. Tu ne parles pas du #LaPrecaritéTue ? 

En Novembre dernier, le gouvernement annonçait un gel des loyers des résidences universitaires pour l’année 2020, cependant pour l’UNEF et d’autres syndicats étudiants, cela ne fait que repousser le problème. Toujours d’après l’UNEF, trois étudiants sur quatre sont exclus du système de bourses alors qu’ils ne bénéficient pas de revenus suffisants pour faire face au coût de la vie dans la capitale. Tous ne peuvent pas compter sur un soutien financier familial, et près de la moitié des étudiants travaillent en plus de leurs études, entraînant fatigue, stress et démotivation, voire arrêt du cursus scolaire. 

Les étudiants internationaux, eux, voient les problèmes se cumuler : augmentation des frais de scolarité, difficultés administratives, manque d’aide pour naviguer le système administratif et effectuer des demandes d’aides. De nombreux étudiants ne savent pas à quelles aides ils sont éligibles, et celles-ci sont parfois versées très tardivement. 

 

Paris offre certes des tarifs étudiants pour accéder aux monuments et aux musées, ainsi que des quais et des parcs agréables pour se retrouver entre amis après des heures en amphithéâtre, mais le coût de la vie et la difficulté de se loger décemment éclipsent vite cette image de carte postale. Malgré tout, la région parisienne reste attractive et attire quelques 700 000 étudiants chaque année, dont beaucoup viennent de l’étranger. La capitale bénéficie d’un rayonnement national et international indéniable, mais les difficultés quotidiennes de la vie étudiante font de l’ombre au tableau. 

Chloé TOUCHARD

sources :

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