Les villes de demain

Alors qu’aujourd’hui, un peu plus d’une personne sur deux vit en ville, en 2050, c’est 70% de la population mondiale qui devrait y habiter. Avec cette augmentation de la population urbaine surviennent plusieurs problèmes concernant la conception des villes de demain. Le défi majeur à venir semble être de réinventer l’espace urbain afin de le rendre plus agréable tout en répondant aux préoccupations climatiques. Quelques initiatives semblent alors faire office de modèles.

Des villes vertes pour réduire la pollution :

Aujourd’hui, le phénomène d’urbanisation n’épargne aucune ville. La pollution, déjà fortement présente, suit une évolution similaire à celle de la population urbaine. 

Certaines personnalités publiques prônent la solution des villes vertes, où la végétation tiendrait une place prépondérante, et permettrait de réduire la pollution tout en améliorant le cadre de vie des citadins. Cela est d’ores et déjà visible dans un bon nombre de mégapoles. Les paysages de toits et de murs végétalisés se multiplient. Ce mouvement de végétalisation a d’abord été initié à Chicago, avant de s’étendre dans d’autres villes de pays développés en Europe et en Asie. 

Ainsi, les Nanjing Green Towers, mesurant 108 et 200 mètres de hauteur, sont actuellement en cours de construction. Elles doivent, à terme, verdir significativement le paysage de la ville de Nankin, en Chine, grâce à un total de 800 arbres et de plusieurs milliers de plantes vertes, couvrant une surface totale de 4500 mètres carrés. Ce concept de tour végétale a été développé par l’architecte italien Stefano Boeri, dont la première réalisation, la « forêt verticale », a été inaugurée en 2014 à Milan. 

Stefano Boeri Architetti

Une électricité verte :

Produire de l’électricité verte est un défi majeur du monde de demain. Alors que la majorité des grandes villes sont éclairées à partir d’énergies fossiles, il semble nécessaire d’y augmenter la part de solaire, d’éolien et de biomasse. 

C’est le cas à Stuttgart où a été construite une centrale à biomasse, permettant de produire de la chaleur et de l’électricité « propres » pour les habitants d’un quartier. La biomasse utilise des résidus et des déchets de bois coupés dans la région. Ainsi, la centrale consomme 200m3 de biomasse chaque jour, et permet de satisfaire 80% de la demande annuelle des 10 000 habitants. 

Des transports non polluants :

Dans les villes, la circulation est difficile et contribue largement à la pollution atmosphérique, responsable de plus de huit millions de morts chaque année. Alors que certains prônent une ville piétonne, de nouveaux modes de transports sont aussi envisagés, tout comme un usage exclusif de véhicules électriques dans les villes. 

Allant dans le sens de cette dernière idée, une équipe d’ingénieurs, soutenue par l’Union Européenne, a mis au point un véhicule intelligent, au cœur d’un projet nommé City Mobile. Le système de conduite autonome de cette voiturette est basé sur l’utilisation de faisceaux lasers. Son freinage et sa direction sont électriques.

Le défi de l’alimentation :

Aujourd’hui, la majorité de l’alimentation consommée dans les villes n’y est pas produite. Certains aliments parcourent plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver jusqu’au consommateur.

Pour contrer cela, la start-up parisienne Agricool développe depuis trois ans la culture de fraises en conteneurs. Les fraises poussent à la verticale grâce à des diodes électroluminescentes basse consommation (LED). Aucun pesticide n’est utilisé et cela n’empêche pas les quatre conteneurs de l’entreprise de produire sept tonnes de fraises par an. Les conteneurs sont alimentés en électricité par un fournisseur d’énergies d’origine renouvelable. À terme, cette initiative a pour objectif de rendre les villes autosuffisantes, permettant alors de nourrir l’ensemble de la population urbaine tout en respectant l’environnement.

 La culture de fraises en conteneurs, Agricool

Malgré ces initiatives, les villes sont au cœur d’un paradoxe : alors que leur population augmente, celles-ci deviennent moins attractives. Les promesses de villes du futur, vertes, intelligentes ou agricoles, semblent lointaines, alors que certains citadins ne peuvent d’ores et déjà plus supporter la pollution, la saleté ou le bruit, caractéristiques de l’espace urbain. Avec la crise de Covid-19, de plus en plus de citadins ont ainsi voulu quitter la ville pour la banlieue voire la campagne, rejoignant ainsi un lieu de vie plus paisible.

Lena CHARVIN

Couverture : Paris, l’une des villes où la pollution est la plus importante, LP/Emmanuelle Schimdt

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