«Hallyu » est le terme générique donné aux multiples facettes mondialement connues de la culture sud-coréenne– K-Pop, séries, et cinéma. Ce dernier, de plus en plus populaire à l’international, fait l’objet d’un intérêt particulier ces années passées, à tel point qu’il est considéré comme l’une des industries cinématographiques les plus influentes au monde. Retour sur l’histoire et les caractéristiques du cinéma sud-coréen, qui lui auront valu le surnom de « Hallyuwood ».
Après un premier âge d’or dans les années 1950 favorisé par une politique de mise en avant du cinéma national, l’industrie se trouve fortement censurée par la dictature militaire de Park Chun-hee. L’année 1988 marque le retour à la démocratie, la levée de la censure dictatoriale et donc un renouveau pour cette industrie atrophiée. Dès les années 1990, les chaebol – nom donné aux conglomérats nationaux comme Samsung ou Hyundai – participent activement au financement de nouvelles productions cinématographiques. Constamment soutenu par des politiques culturelles importantes – 40% du temps d’écran des cinémas était alors réservé aux films issus de l’industrie nationale – le cinéma sud-coréen connaît un véritable essor. Les réalisateurs revisitent tous les genres en vogue dans les années 1980 en Occident, mais à leur manière : thrillers, films policiers, films d’action. Ils gagnent une popularité impressionnante auprès du grand public du pays.
Depuis les années 2000, de nombreuses productions sud-coréennes se font remarquer à l’international pour leur style insaisissable : hyperréaliste, terre à terre et décalé à la fois. Certaines ont même été pensées pour un public international – et particulièrement anglophone. C’est le cas par exemple de Snowpiercer, Le Transperceneige (2013) ou Le Dernier Rempart (2013), avec respectivement Chris Evans et Arnold Schwarzenegger dans le premier rôle.
Internationaux ou non, ces films sont empreints d’un éclectisme qui fait le succès du cinéma sud-coréen. Le mélange des genres, s’il peut sembler surprenant au premier abord, fait la force de ces scénarios et les rend imprévisibles – passant parfois de scènes ultraviolentes et dramatiques, à des scènes humoristiques ou très critiques envers la société.
Enfin, comment parler de cinéma coréen sans évoquer l’engouement provoqué par Parasite (2019) ? Le film de Bong Joon-ho a fait l’effet d’un tsunami sur l’industrie cinématographique en devenant le premier film non-anglophone de l’histoire à remporter l’Oscar du meilleur film. Une reconnaissance internationale du cinéma sud-coréen pour laquelle milite Bong Joon-ho : « Once you overcome the one-inch-tall barrier of subtitles, you will be introduced to so many more amazing films ». (Une fois que vous franchissez la barrière si mince des sous-titres, tellement de films merveilleux s’offrent à vous).
Lili BENTZINGER
Couverture : visuel OCS – Le cinéma coréen
Sources :