Les nouvelles manières de nous informer : Les nouvelles technologies sont-elles un média d’information fiable ?

En France, lors des manifestations qui ont suivi l’annonce de l’avancement de l’âge légal de la retraite, on a pu mesurer l’impact des nouvelles technologies, qui ont transformé les manières de nous informer. En effet, les manifestants filmaient sur place ce qu’il se produisait et informaient via Twitter du déroulement de ces rassemblements. Tout individu ayant accès aux nouvelles technologies peut prendre la parole et la diffuser pour le plus grand nombre, l’information de masse n’est plus le pré carré des médias traditionnels professionnels.

Ces nouvelles technologies sont-elles une véritable aubaine pour la diffusion de l’information ?

L’ère des médias sociaux débute dans les années 2000, marquée par l’émergence de Facebook en 2004, Youtube en 2005 et Twitter en 2006. L’essor de ces médias sociaux a permis aux utilisateurs d’avoir accès facilement et rapidement à l’information, créant ainsi un monde hyperconnecté, où l’information circule dans l’immédiateté. Les réseaux sociaux apparaissent alors comme une aubaine pour l’information.

Cependant, ces superpuissances de l’actualité sont vivement critiquées, l’immédiateté de l’information permet en effet de se tenir au courant des derniers faits d’actualité. Néanmoins, cette instantanéité comporte son lot de problèmes. La fake news est le fléau qui corrompt l’information sur les réseaux sociaux ; tout le monde peut exprimer son opinion mais celle-ci n’est pas forcément fondée. Et les utilisateurs, soumis à un flot constant d’informations, ne peuvent vérifier à chaque fois les sources, et relaient parfois de fausses informations, qui souvent ont été volontairement falsifiées. C’est par exemple ce qu’ont dénoncé le Sénat et la Chambre des Représentants en faisant état des fake news orchestrées depuis Moscou lors de la campagne présidentielle américaine. Les réseaux sociaux auraient servi de terrain de jeu à ces fake news, particulièrement Facebook. Des personnes auraient été payées pour diffuser des rumeurs à propos d’Hillary Clinton entre 2015 et 2017. 

De surcroît, les informations se succédant dans un flot continuel, les utilisateurs des réseaux sociaux réagissent plus facilement à des faits d’actualité qui font polémique. Un sondage effectué par Guillaume Catenaro nous révèle que le fait divers constitue le principal intérêt pour les  jeunes, pour plus de sept répondants sur dix. C’est ce qui explique l’émergence de comptes se revendiquant comme des médias des réseaux sociaux, qui vont extraire d’une information le contenu polémique afin de créer le buzz. Le choix méticuleux retient les informations les plus à même de provoquer le plus de clics (les « putaclics » dans le jargon publicitaire), en s’éloignant du fait d’actualité. Cette surinformation crée alors un effet inverse, elle désinforme les populations.

Les réseaux sociaux : une source d’information à bannir ?

Toutefois, les réseaux sociaux ne sont pas totalement à bannir comme source d’information. En effet, Jean-François Doridot, directeur général de l’institut de sondage Ipsos, analyse que plus de neuf jeunes sur dix s’informent grâce aux réseaux sociaux. Ils permettent à un large public jeune de se tenir au courant de l’actualité. Au vu du nouveau régime médiatique, les journalistes ainsi que les médias ont dû faire face à ces changements en s’adaptant à ces nouveaux outils. De nombreux journalistes se sont alors spécialisés sur les réseaux sociaux, publiant chaque jour sur leur compte Twitter et Twitch des informations vérifiées et sourcées. Des nouveaux formats ont vu le jour tels que les Actus du jour  d’Hugo décrypte, relatant sur Youtube en 10 minutes les actualités du jour. C’est un format très apprécié des jeunes, qui comprend un réel travail journalistique en amont. Les réseaux sociaux ont également permis de libérer la parole, à l’instar du mouvement #Metoo, qui a permis de révéler des actes d’agressions sexuelles par des célébrités qui jusque-là agissaient en toute impunité. 

Comme dans l’utilisation de tout outil, les réseaux sociaux nécessitent  un apprentissage, des mises en garde, une réflexion critique sur l’usage. C’est leur puissance qui est inédite, avec une capacité d’information mais aussi de nuisance.

Jeanne Géneau

Sources : 

Livre Communication de Olivier Aim et stéphane Billet

https://core.ac.uk/download/pdf/147103808.pdf

https://100media.themedialeader.fr/les-jeunes-sinforment-en-tres-grande-majorite-sur-les-reseaux-sociaux-et-multiplient-les-sources

https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/les-effets-des-reseaux-sociaux-dans-les-campagnes-electorales-americaines

https://www.ladepeche.fr/2023/02/23/metoo-le-producteur-harvey-weinstein-condamne-pour-viol-a-16-ans-de-prison-a-los-angeles-11019332.php

Couverture : © Photo de Magnus Mueller, Pexels

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