Tradition célébrée au Mexique et dans certains pays d’Amérique latine, el Día de Muertos (« le jour des morts ») reflète une culture ancestrale locale et fait écho à une vision fleurie et festive de la mort, où les hommages aux personnes défuntes se font dans une célébration de la vie toute en couleurs.
Tout le monde a en tête un portrait de la célèbre peintre Frida Kahlo ou bien le film d’animation Coco. Ces deux œuvres, reprises et capitalisées dans la « pop culture » reflètent la tradition mexicaine dans laquelle le thème de la mort est perçu sous un angle festif et coloré. La mort fait partie du cycle de la vie. C’est ce que montre la vision des peuples mexicains et ce bien avant l’arrivée des colons espagnols sur le continent. Les différentes communautés dans le pays ne célèbrent cependant pas le jour des morts de la même façon. Certaines villes mexicaines comme Mixquic, Aguascalientes ou encore Tuxtepec commémorent la mort de manière distincte dans cette grande célébration qu’est le jour des morts. Désignée patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, cette fête reflète la culture locale par ses symboles comme la catrina, squelette féminin vêtu d’habits traditionnels mexicains mais aussi à travers le traditionnel pain des morts et le papier piqué, celui-ci décorant des rues déjà si pittoresques.
Cette grande célébration annuelle a lieu les 1er et 2 novembre, bien qu’en réalité elle s’étende sur plusieurs semaines. Dès la fin du mois d’octobre, des autels sont érigés et ornés de fleurs et de bougies symbolisant « la visite de l’âme des personnes défuntes » selon une personne locale interviewée dans un documentaire. De nombreuses activités et festivités sont organisées dans les différentes villes du pays comme les férias et les défilés, témoins de l’émulation de tout un peuple. On observe par ailleurs une importance considérable des rites animistes puisque le 27 octobre est le jour destiné aux animaux de compagnie perdus. En particulier dans la culture aztèque, le mythe du papillon est également très présent, incarnant la métamorphose de la vie et la mort, une symbolique fortement présente lors des célébrations. La croyance voit en cet animal l’âme des personnes défuntes réincarnées.
La tradition du Jour des morts représente ainsi un devoir de mémoire envers les êtres aimés. Ce mythe rempli de joie et d’émotion ne cesse de se renouveler et revêt une importance considérable, encore aujourd’hui.
Cassiana Lopes Domingos
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