La sortie de la politique du « zéro Covid » en Chine

Il y a un an, Pékin a brusquement mis fin à trois années de dures restrictions. La vie a repris, mais le bilan est lourd.

Le 7 décembre 2022, le gouvernement chinois annonce mettre fin à trois années de politique du « zéro Covid ». Cela intervient au cœur d’une vague de manifestations contre ces mesures restrictives et de la propagation du variant Omicron que même ce dispositif n’arrive pas à endiguer.

La politique du « zéro Covid » reposait sur la méthode « tester, tracer, isoler ». Cela impliquait la limitation des déplacements, l’obligation d’effectuer des tests PCR tous les deux à quatre jours, le traçage des cas contacts, le placement dans des centres de quarantaine après contraction du virus et le confinement de villes entières. Le 24 novembre 2022, six millions de personnes ont été confinées après la détection de 675 cas à Zhengzhou, à l’est du pays. Ces mesures se sont révélées très efficaces jusqu’à l’apparition du variant Omicron. Mais face à l’épuisement de la population, Pékin a décidé de lever les restrictions, d’abord par un léger assouplissement le 11 novembre, puis par un arrêt brutal le 7 décembre.

Depuis, le dépistage et la déclaration de la contraction du virus ne sont plus obligatoires. Le traçage du virus est arrêté, les confinements interdits, les limitations des déplacements partiellement levées et les voyageurs étrangers ne sont plus tenus de se soumettre à une quarantaine. En somme, les Chinois ont repris leur vie d’avant.

Mais cette levée soudaine des mesures, dans un contexte de recrudescence de l’épidémie, aurait été suivie, selon des études publiées dans les revues scientifiques Nature et JAMA Network Open, de la mort de un à deux millions de personnes entre décembre 2022 et janvier 2023, à cause du SARS-CoV-2. La quasi-totalité de la population aurait été infectée au cours de cette période. En janvier, le nombre d’infections s’est raréfié et est resté très faible jusqu’en juin, où une autre vague épidémique a déferlé, avec quarante millions de nouveaux cas en une semaine. Depuis, le virus s’est à nouveau fait discret.

En novembre 2023, l’OMS s’est inquiétée d’une hausse des cas de maladies respiratoires en Chine, notamment de pneumonies. Pékin a mis cela sur le compte de la sortie du « zéro Covid » et de la circulation d’agents pathogènes connus. Une hypothèse probable est celle du rattrapage : cela fait quatre ans que la population n’a pas été exposée à bon nombre de pathogènes hivernaux. Selon l’épidémiologiste Bruno Lina : « Cette flambée de mycoplasma pneumoniae n’a rien d’exceptionnel. »

source image: https://www.theguardian.com/world/2022/jan/01/china-zero-covid-strategy-beijing-policy-protecting-public-health-coronavirus 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *