Qui n’a jamais eu la terrible angoisse de manquer une correspondance à cause du changement de voie, de gare, ou parfois à cause du retard du train lui-même ?
Nombreux sont les passagers qui, malgré tout, continuent d’opter pour cette alternative économique et souvent nécessaire. En effet, là où pour un Paris-La Rochelle il existe un trajet avec escale (moins onéreux), dans certains cas la correspondance n’est pas une option. Il n’existe par exemple pas de trajet direct qui relie Strasbourg à Rennes ou Caen à Lille.
Le mythe du retard
Bien que ces correspondances nécessaires soient organisées par la SNCF elle-même, des incidents arrivent et la méfiance de la clientèle s’accroît. D’après le rapport annuel de l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST), le taux de retard pour les TGV s’élevait à 14 % en 2022, soit 3 % de plus qu’en 2021.
Toutefois, les trains concernés par des correspondances sont choisis selon des critères de ponctualité et les battements sont ajustés afin que les trajets puissent s’enchaîner dans au moins 95 % des cas. Le taux de retard de 14 % calculé par l’AQST ne s’applique donc pas aux correspondances.
L’accompagnement des voyageurs
Pourtant, les 5 % restants montrent que les hasards de la vie peuvent susciter un retard sur le premier train. Malgré le temps de battement, défini par des calculs minutieux qui considèrent le flux de voyageurs et la configuration de la gare, ce retard peut être trop conséquent pour que la correspondance puisse être assurée. Dès lors, le personnel SNCF suit des directives précises afin de garantir les meilleures conditions de voyage aux passagers concernés. Selon les cas, le départ du second train peut être retardé ou les passagers peuvent être placés sur le train suivant, voire logés et nourris. Le règlement général de la SNCF sur les correspondances stipule que tout doit être mis en œuvre pour « prévenir les accidents dus à la précipitation des voyageurs ». En d’autres termes, la SNCF se charge d’allouer le temps nécessaire pour que les voyageurs atteignent leur second train en toute sécurité, même si cela engendre du retard. Dans tous les cas, les agents à bord du train sont chargés d’accompagner et de guider les clients ayant un billet direct (un billet qui regroupe les différents billets de train composant un seul trajet).
En dépit de ces différentes prises en charge, une problématique subsiste : l’accompagnement des personnes à mobilité réduite, pour qui un changement de gare, notamment à Paris, est bien plus chronophage et laborieux.
Elhine Cailleteau