Emmanuel Macron a appelé le 16 janvier à un « réarmement démographique » basé sur l’augmentation du taux de natalité, en constante baisse depuis 2014. Sans reprendre la rhétorique martiale du président, il est nécessaire de se prémunir contre un déclin démographique, que ce soit par le biais de la natalité ou de l’immigration.
Indissociable du vieillissement de la population, la décroissance démographique pèse lourdement sur l’économie. Elle s’accompagne d’une baisse mécanique du PIB : avec moins de travailleurs, moins de richesses sont produites. Parallèlement, elle génère une forte tension sur les systèmes de retraite et de sécurité sociale en diminuant le rapport entre le nombre de travailleurs actifs et de retraités. Les entreprises préfèrent alors se développer sur des marchés étrangers plus dynamiques. Cela peut être empêché par une forte automatisation du travail, mais il faut en premier lieu une économie et des secteurs industriel et numérique très développés.
C’est le cas du Japon, mais cela ne suffit tout de même pas à compenser le taux de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) de 1,32, très en deçà des 2,1 permettant à la population de rester stable sans immigration. En décroissance démographique depuis 2011, le pays se trouve dans une situation économique dangereuse. Selon Sagiri Kitao, chercheur en économie à l’Université de Tokyo, la dette publique – aujourd’hui de 263 
Philip McCann, chercheur en géographie économique, ajoute que les populations âgées ont tendance à peu consommer, ce qui a des répercussions tangibles au Japon et en Allemagne. Les banques souffrent d’une diminution du volume des prêts et sont forcées de diversifier leurs activités, prenant alors plus de risques et fragilisant l’économie.
Par ailleurs, la croissance du nombre de logements vacants déstabilise fortement le secteur immobilier, en faisant généralement s’effondrer la valeur du foncier. Laisser chuter sa démographie, c’est également porter atteinte à la sécurité de son territoire, dans un contexte de tensions généralisées : la puissance militaire et la capacité de mobilisation s’amenuisent avec la population. Finalement, de simples considérations mathématiques révèlent qu’un essor ou a minima une stabilisation démographique sont indispensables à la survie d’une nation sur le long terme. Au rythme actuel, les Japonais ne verront pas l’an 3000.
Oscar Leroy