Robert Badinter s’est éteint le 9 février 2024. L’ancien homme du Parti socialiste laisse derrière lui un héritage considérable. D’abord avocat au barreau de Paris, Badinter fut ministre de la Justice sous François Mitterrand, entre 1981 et 1986. Le 17 septembre 1981, le garde des Sceaux prononçait devant l’Assemblée nationale un discours prônant l’abolition de la peine de mort : « La vraie signification politique de la peine de mort, c’est bien qu’elle procède de l’idée que l’État a le droit de disposer du citoyen jusqu’à lui retirer la vie. C’est par là que la peine de mort s’inscrit dans les systèmes totalitaires. » Tout au long de sa carrière politique, Badinter s’érigea en faveur de la réinsertion des détenus. Le 9 octobre 1981, la peine de mort est abolie en France.
Mais l’ancien garde des Sceaux ne s’est pas arrêté là. Aux côtés de Gisèle Halimi, avocate célèbre, notamment en raison de son combat pour le droit à l’avortement, Robert Badinter s’illustra dans sa lutte pour la dépénalisation du « délit d’homosexualité », en vigueur jusqu’à la promulgation de la loi Forni le 4 août 1982.
Partout, les hommages affluent. Le président Emmanuel Macron salue sur X « une figure du siècle, une figure républicaine, l’esprit français ». François Hollande, quant à lui, décrit au micro de RTL un homme « qui ne désertait aucun combat, qui pensait toujours que le droit, la diplomatie, le dialogue, pouvaient l’emporter sur la force ». Un hommage national sera rendu à Robert Badinter le mercredi 14 février sur la place Vendôme, là où siège le Palais de Justice.
Doryann Lemoine