École privée, école publique : l’éternel débat 

Nommée ministre de l’Éducation il y a peu, Amélie Oudéa-Castéra a défrayé la chronique suite à la scolarisation des ses fils dans le lycée privé Stanislas, situé dans le Ve arrondissement de Paris, ravivant le débat entre école privée et école publique. Pour la ministre, il n’était pas question « d’opposer l’école publique et l’école privée ». Mais est-ce vraiment possible ? 

Ce débat, loin d’être clos, s’est concentré sur trois questions : finances, réussite et absentéisme des professeurs. Il a d’abord été soulevé qu’il existait une différence d’accessibilité entre le public gratuit et le privé souvent cher poussant les parents à des sacrifices. Cette gratuité est attrayante. Pourtant, le public pâtit de sa mauvaise réputation à la faveur des établissements privés considérés comme plus sécuritaires et performants. Effectivement, selon le magazine Pour l’Éco, le taux de réussite au baccalauréat en 2022 était de 98,2 % dans le privé et de 93,9 % pour le public. Néanmoins, les établissements privés soumettent souvent leurs élèves à une sélection permettant de diminuer les effectifs et d’assurer plus facilement un accompagnement individualisé. De fait, le privé n’est pas nécessairement plus performant, d’autant que des lycées comme Louis-le-Grand ou Henri-IV sont des exemples d’excellence de l’enseignement public. 

Par ailleurs, les partisans de l’évitement du public soulignaient un taux d’absentéisme atteignant les 45 % contre 36 % dans le privé, soit près de 15 millions d’heures perdues. Le choix du privé s’expliquerait donc en partie par une recherche d’encadrement plus complet. D’autre part, on a pu noter que le public était soumis à une répartition sectorielle. Les parents se dirigent donc vers le privé pour choisir librement où scolariser leurs enfants. 

Cependant, les établissements privés sont souvent considérés comme conservateurs car rattachés pour plus de 96 % à l’idéologie catholique, selon la Cour des comptes. Cette présence religieuse ne favorise pas la mixité sociale. On le constatait en 2021 : 40,2 % des effectifs dans les établissements privés sous contrat étaient composés d’élèves de milieux favorisés. A contrario, la loi de 1881 garantit la laïcité et la mixité au sein des écoles publiques, accessibles à tous, permettant l’ouverture sociale des élèves. Le gouvernement revendique pourtant depuis longtemps un projet pédagogique a priori identique dans les deux cas. Enfin, de ce débat ont émergé de nouvelles questions telles que la rémunération des professeurs, qui n’est pas toujours représentative de leur travail. Vous l’aurez compris, même si le débat reste vif, entre privé et public, la question n’est pas tranchée.

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