Écrire : entre souffrance et guérison 

On considère souvent l’écriture comme un moyen de guérir nos blessures psychologiques. Cependant, il ne faut pas oublier qu’écrire est un exercice parfois périlleux, duquel peut émerger de vives douleurs. 

L’écriture a une fonction ambivalente : elle nous fait parfois souffrir pour guérir. En effet, il est prouvé que l’écriture thérapeutique possède un pouvoir cathartique fort, qui mène ses adeptes à libérer leurs émotions sans jugement. Le papier est le seul témoin de leurs préoccupations. Cette pratique invite à l’introspection pour aboutir à une meilleure compréhension de soi-même. C’est pour beaucoup une façon de « guérir les maux par les mots ». C’est pourquoi le journal intime s’avère être un outil précieux. On le constate dans Le Journal d’Anne Frank, l’écriture est une échappatoire, un moyen de se soulager d’un fardeau. Quand, à l’oral, les mots nous manquent, l’écriture est un parfait moyen d’expression. Personnelle et libre, elle combat l’anxiété et pourrait soulager la dépression, libérant la tête comme le cœur.

Par ailleurs, écrire permet aussi d’aller à la rencontre de soi et faire ressurgir peurs et craintes. Certains écrivent leurs souffrances après les avoir vécues, d’autres les comprennent en écrivant. En tout cas, on ne peut ressortir indemne de l’écriture. Aussi, cela demande patience, indulgence et volonté, et peut représenter un véritable casse-tête lorsqu’il s’agit d’une pratique professionnelle. Cette douleur née de l’écriture est affirmée par l’écrivain Grégoire Delacourt, que la rédaction de Mon Père a plongé dans un mal-être profond – à la suite duquel il a découvert avoir été victime de violences étant enfant. Des œuvres autobiographiques ou des témoignages de survivants de la Shoah sont aussi le fruit d’un bouleversement émotionnel qui pousse les auteurs à se replonger dans des souvenirs douloureux, voire à faire renaître d’anciennes blessures. 

L’écriture comporte ainsi une dualité qui en fait un moyen curatif impressionnant, en révélant des souffrances insoupçonnées . Malgré tout, écrire n’est pas nécessairement souffrir, il n’y a donc qu’une chose à dire : à vos stylos ! 

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