Le Tour du Monde en 80 jours : quand la fiction devient réalité

En 1872, sous la plume de Jules Verne, Phileas Fogg réalise l’exploit du plus rapide tour du monde jamais effectué. En 2024, combien de jours l’aventurier mettrait-il à parcourir la circonférence de la Terre ? 

De Londres à New York, en passant par Calcutta, Hong Kong ou encore San Francisco, Phileas et son acolyte Passepartout privilégient le bateau et le train comme moyens de transport durant leur périple. Les véritables innovations du XIXe siècle, telles que la locomotive à vapeur et le paquebot, ont depuis été prises de vitesse par l’avion. Le 16 août 1995, le Concorde effectue un tour du monde avec six escales en seulement 31 heures et 27 minutes. Le trajet emprunté est similaire à celui du héros du roman, Phileas Fogg. Mais alors que la réalité semble rattraper la fiction, un nouveau paramètre entre en jeu : la pollution. Si l’exploit du Concorde reste inégalé à ce jour, il n’en reste pas moins isolé. L’entreprise, jugée trop polluante avec ses 20 tonnes de kérosène consommées par heure, est abandonnée moins de dix ans plus tard. 

Aujourd’hui, l’enjeu des progrès technologiques est bien différent. Il ne s’agit plus de savoir en combien de temps on parcourra le tour du monde, mais de chercher comment limiter au maximum l’empreinte carbone de ce dernier. Par conséquent, les records s’avèrent autrement sportifs : Caroline Soubayroux et son mari David Ferguson parcourent 29 000 km à vélo en deux cents cinq jours entre 2021 et 2022. L’année suivante, l’australien Tom Deniss effectue quant à lui le tour du monde pédestre le plus rapide de l’histoire, en six cents vingt-deux jours. 

Plus largement, l’idée même de voyage a changé. Et pour cause, malgré l’enjeu écologique actuel, la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé. La démocratisation de son usage, dès la seconde moitié du XXe siècle, a eu pour effet de rendre les longs déplacements accessibles au plus grand nombre, associant dès lors voyage et tourisme. Les périples en van offrent le temps de visiter. Par conséquent, ils sont désormais préférés à ceux plus rapides ayant la simple fonction de déplacement. Faire le tour du monde ne relève plus de l’exploit, car voyager est devenu synonyme de tourisme. 

Gardons tout de même à l’esprit qu’il suffit de 90 minutes aux spationautes à bord de la Station spatiale internationale pour faire le tour de la Terre…

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