Au bonheur des bonshommes et des bons mots

On se croirait dans un roman de Zola, à l’intérieur de ces grands magasins. Les odeurs des plus grandes enseignes de parfumerie parviennent à nos narines… soudain, un grand et souriant bonhomme bleu nous fait face. Mais ne partons pas trop loin, restons à Paris. Car l’exposition « Mise En Page » de Sarah Andelman n’est pas une œuvre de fiction : elle est bien réelle et vous pouvez la contempler du 24 février au 21 avril, au Bon Marché Rive Gauche, dans le VIIe arrondissement.

Une ouverture sur l’art

De sa boutique de luxe colette, référence en matière de mode et de design, à Just an Idea, sa société d’édition et de conseils aux marques, Sarah Andelman s’est forgé une réputation. Une réputation de touche-à-tout, d’abord : fantaisiste, l’artiste tendait au journal Le Monde un exemplaire d’un livre illustrant les compositions végétales de la philosophe et fleuriste Lisa Cooper.

Le goût des mots

Alors, nous passons ce bonhomme bleu pour nous concentrer sur l’exposition. Celle-ci est consacrée à la littérature du monde : les librairies The Strand et Pillow-Cat Books de New York ainsi que Cow Books de Tokyo y sont mises à l’honneur. Tout est sur fond bleu ciel, si bien qu’on pense être dans une forme de paradis à la fois immense et intimiste. Immense, car l’exposition s’étale sur plusieurs étages et offre une grande diversité de produits. Intimiste, puisque l’on se perdrait facilement dans ces grands magasins qui portent bien leur nom.

Mais ce qui retient notre attention, c’est avant tout le goût des mots. Cela se matérialise par des jeux de mots, dont certains nous restent en mémoire : « L’insoutenable légèreté du cheveu » pour une brosse fabriquée à la main, en référence à l’œuvre de Milan Kundera. Plus croustillant aussi : « Voyage au bout de la bûchette pralinée » qui paraphraserait presque Louis-Ferdinand Céline. Nous pourrions partir « À la recherche du Dolfentin perdu », mais la quête confinerait à la gourmandise… et à un trou dans le portefeuille !

L’espièglerie : un parti prix ?

Nous parlions de brosses à cheveux. Ces dernières sont exposées dans diverses teintes. On ne peut passer à côté de cette femme, travaillant les motifs de ladite brosse à l’aide d’un stylet. Un véritable travail artisanal, presque de l’orfèvrerie. En outre, l’enseigne met en avant la qualité de ses produits « fibres 100 % sanglier ». Une brosse faite pour « tous types de cheveux, même secs et frisés », mais pas pour tous types de porte-monnaies. Comptez cent trente-huit euros pour la brosse de vos rêves.

Un peu désabusés, nous décidons, à la fin, de feindre un nez fin en déambulant dans les rayons des parfumeries voisines qui donnent aux livres une différente effluve.

Photo : Doryann Lemoine

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