L’immigration : enjeu crucial des élections européennes

Selon le dernier rapport Eurobarometer publié en décembre 2023, la guerre en Ukraine et l’immigration représentent la première préoccupation de 28 % des citoyens européens et tout particulièrement des Allemands, qui sont 44 % à considérer que l’immigration pose un véritable problème. Alors que les élections européennes, qui se tiendront du 6 au 9 juin, arrivent à grands pas, la question migratoire semble être cruciale, dans un contexte particulièrement marqué par un durcissement des politiques migratoires à l’échelle européenne.

En France, comme dans de nombreux pays européens, certains partis politiques placent l’immigration au cœur de leur programme. Alors que Jordan Bardella (RN) parlait de « fin de l’immigration incontrôlée » lors de la conférence « États généraux de l’immigration » du 25 mars, Raphaël Glucksmann (PS) prône plutôt la mise en place de « voies d’immigration légales » en Europe.

En Europe, sur 450 millions d’habitants, 27,3 millions sont des citoyens non européens, soit 6 % de la population. Si l’Allemagne reste la principale destination des migrations avec 2 millions de nouvelles arrivées en 2023, c’est le Luxembourg qui compte aujourd’hui la plus grande part de non-nationaux, environ 50 % de sa population. Malgré une baisse considérable des arrivées irrégulières dans l’UE, qui sont passées de 1,04 million en 2015 à 250 000 en 2023, des tensions persistent entre États membres quant à la répartition équitable des migrants ainsi que leur intégration socio-économique dans les pays d’accueil. 

En tant qu’organisation supranationale, l’Union européenne dicte des règles en matière de migration et d’asile. Par exemple, suivant le règlement de Dublin, la responsabilité du traitement d’une demande d’asile revient toujours au premier pays d’entrée du migrant, règle dénoncée par les États membres méditerranéens, portes d’entrée de la migration européenne. La volonté des partis politiques d’obtenir un maximum de députés de leur parti, ou du moins de leur bord politique, est donc compréhensible afin de former des coalitions et d’harmoniser les politiques européennes avec les politiques nationales. Alors que les partis de droite gagnent en influence dans plusieurs pays européens, la question est de savoir si cette dynamique va se refléter lors des prochaines élections européennes.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *