Éric Chacour et son premier roman « Ce que je sais de toi » : un succès de littérature étrangère 

Le festival Étonnants Voyageurs est le repère idéal de tous les amoureux et amoureuses de la littérature étrangère. Cette année, pour la trente-quatrième édition, c’est le Québec qui est mis à l’honneur. Comme entrée en matière, quoi de mieux que de parler d’un auteur québécois ?

Ce que je sais de toi c’est le Prix Femina des lycéens, le prix Première Plume Furet du Nord/Decitre, le finaliste du Prix roman Fnac, la deuxième sélection du prix Renaudot, le finaliste du prix des Cinq continents de la francophonie. Pour un premier roman, c’est un palmarès plutôt impressionnant. Ce très gros succès de la rentrée littéraire de 2023 nous vient du Québec, puisque son auteur, Éric Chacour, est né là-bas. Diplômé en économie appliquée et en relations internationales, il travaille aujourd’hui dans le monde de la finance en parallèle de son métier d’auteur. Son premier roman Ce que je sais de toi a d’abord été publié au Québec, aux éditions Alto en janvier 2023, puis en France chez Philippe Rey, en août de la même année.

Ce livre – en plus d’être un véritable exercice de style grâce à une narration à la deuxième personne parfaitement maîtrisée – raconte l’histoire de Tarek, un jeune médecin vivant au Caire. Sa vie se résume à suivre pas à pas la voie que son père a tracée pour lui : étudier, travailler, se marier, fonder une famille. Tout était simple. Jusqu’au jour où il a rencontré Ali. Ali qui a bouleversé toutes ses certitudes, ses besoins, ses envies. Pourtant si différents, un lien d’une force brute va se créer entre les deux hommes : « Tu ne cherchais pas à mettre de mots sur l’effet qu’Ali produisait sur toi. »

Ce roman parle d’une rencontre, d’amour, d’une quête identitaire, d’une famille déchirée, mais il nous décrit aussi l’Égypte des années 1980 : son ambiance, ses odeurs, ses restrictions, ses évolutions. L’auteur, dont les parents sont égyptiens, fait appel tout au long du récit à nos sens pour nous plonger au cœur de la vie cairote. « Elle te rappelait l’adolescente que tu emmenais manger du fetir sucré à Zamalek quand elle te confiait ses malheurs. Tu ne lui en connaissais aucun qui ne se dissolve dans le miel. » Et puis il y a aussi Montréal. Cette terre vers laquelle Tarek s’est exilé lorsque tout lui semblait hors de contrôle. Cet endroit qui l’a accueilli quand fuir était sa seule option.

Un livre qui touche à l’intime, qui bouleverse et qui peut aisément résonner en chacun et chacune d’entre nous. 

Un premier roman hypnotisant, tant par son style que par son histoire. La seule question qui subsiste à la fin est : « Quand est-ce qu’Éric Chacour va sortir un nouveau livre ? »

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