Poumon vert de la planète en apnée.

Éditorial

 

Producteur de 20 % de notre oxygène et véritable source de biodiversité, la forêt amazonienne s’embrase de la même manière que le défoulement médiatique s’enflamme. Capitale planétaire de l’écologie, l’Amazonie est une source d’humidité dont la sécheresse et la déforestation ont facilité l’apparition d’incendies.

Nous y sommes, depuis janvier 2019, le cœur du Brésil a connu un nombre record d’incendies :72000. Selon l’agence spatiale brésilienne, c’est 83 % de plus qu’en 2018. 2255 km carré déforestés, soit 20 fois la superficie de Paris, 1000 terrains de football, constat alarmant.

Sur fond de nuages de fumée, c’est l’équilibre de 390 milliards d’arbres et 1600 espèces qui est remis en cause. Cumulus gris noircis qui émanent d’une terre verte impériale, en se propageant à milliers de kilomètres du foyer des incendies ont plongé la ville de São Paulo dans l’obscurité en plein après-midi.

Viennent alors les questions : Pourquoi ? Comment ? Et de quelle façon peut-on remédier à cette combustion planétaire ?

Nombreux sont les responsables de cette affaire, mais l’un d’entre eux a été systématiquement pointé du doigt. Et pour cause, le président brésilien d’extrême droite, Bolsonaro, favorise l’agro-buiness contre l’écologie, en pensant profits et économie à tout prix.

Sur fond de protection d’une forêt tropicale, qu’est l’Amazonie, il réoriente la main étrangère en faisant pression sur les forestiers et éleveurs de bétails. Incitant ainsi l’ouverture de zones protégées pour développer ces activités vouées à l’exportation. Mais, au premier plan, au premier front, ce sont les populations indigènes qui sont elles-mêmes directement dépendantes des ressources de la forêt, la question de la survie se pose donc, ou plutôt s’impose.

Cette déforestation galopante et dévastatrice interpelle les ONG qui proposent différentes solutions. L’une des plus encourageantes serait de transformer le modèle agricole en suivant un code forestier qui respecte les besoins de l’environnement. Un deuxième dispositif consisterait à réduire au maximum « l’importation de la déforestation ». Centre de ce commerce subversif, les accords du Mercosur en sont les principaux promoteurs, notamment via le transport du soja et de la viande chez nous, les Européens. Moins de viande rimerait avec moins de déforestation.

Alors, qui transpirera le plus entre la planète, les politiciens, les économistes, les scientifiques, les philosophes ou nous, à humble titre de citoyens du Monde. En attendant, faisons confiance à chaque initiative, chaque réflexion portées à propos de la protection de ce qui nous entoure.

La biodiversité est le joyaux de la Terre.

Delphine Orard

Photo : Site, RTL, credits Twitter

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