Ruth Orkin et sa quête personnelle à travers l’Amérique 

Dans la riche histoire des explorateurs de notre monde, les noms de nombreux hommes résonnent à travers les âges. Il existe pourtant des histoires moins connues, mais tout aussi captivantes.

Ruth Orkin, une photojournaliste de Los Angeles, décide de laisser sa marque à travers les États-Unis en voyageant à 17 ans sur son vélo, de la côte ouest à la côte est, pour réaliser son premier projet photographique. L’artiste est surtout connue pour sa photo intitulée American girl in Italy (Fille américaine en Italie) qu’elle a prise lors de son voyage à Florence en 1951. La photo issue d’une fameuse série intitulée When you travel alone… (Quand on voyage seule…) contribue également à l’aspect imprévisible et spontané du voyage solitaire en tant que femme. 

En 1939, elle décide de voyager à travers le pays pendant quatre mois, à une époque où les femmes étaient encore souvent reléguées à des rôles conventionnels dans la société. Au cours de son parcours, elle a visité les grandes villes des États-Unis : Chicago, Philadelphie, Washington D.C., New York, Boston et San Francisco, tout en prenant des photos de la vie urbaine dont elle a été témoin au cours de son parcours. Clément Chéroux, directeur de la Fondation Henri Cartier Bresson, nous raconte que « lors de ce voyage à travers le pays, Orkin a découvert un concept appelé self branding – ou auto-promotion en français – qui consiste à promouvoir un produit qui n’est autre qu’elle-même ».

Plus tard, elle a rejoint Metro-Goldwyn-Mayer pour son premier poste en studio, dans l’espoir d’acquérir des connaissances en cinématographie. Cependant, elle s’est vite rendu compte que le syndicat des cinéastes n’admettait pas les femmes parmi ses membres. Le domaine qui la passionnait était à l’époque plutôt réservé aux hommes. 

Malgré les difficultés liées à son domaine, à travers ses photos, elle a réussi à capturer différents aspects de la vie quotidienne, les actions simples du bonheur, l’intrigue et les habitudes. Même après son décès, on se rappelle sa contribution à la photographie de rue. Le public a également rencontré son travail cette année lors de l’exposition « Ruth Orkin, Bike Trip, USA, 1939 » à la Fondation Henri Cartier Bresson à Paris, pour la première fois en France. 

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