Tests ADN : sont-ils vraiment fiables ?

Le test ADN, mis au point en 1985 par le docteur britannique Alec Jeffrey, consiste en une technique scientifique permettant l’identification des individus grâce à leur ADN. Cette méthode s’est largement répandue et est même devenue virale, notamment aux États-Unis, où des plateformes telles que MyHeritage proposent des kits pour réaliser des tests ADN soi-même, à partir de cinquante euros. 

Les personnes curieuses de connaître leurs origines font alors appel à ces tests très accessibles, fruit de la collecte de nombreuses données génétiques récoltées par des sociétés privées et publiques pour constituer leurs banques de données ou panels. Lors d’un test, l’ADN de l’individu est prélevé par un test salivaire, puis analysé et comparé à d’autres. L’objectif est de faire ressortir de cette comparaison des similitudes et d’identifier à terme les origines géographiques des individus. 

D’un côté, ces tests se révèlent plutôt avantageux : un faible coût, une simplicité d’utilisation et un facteur d’incitation poussant les clients à remonter le fil de leur arbre généalogique. Ils peuvent alors partir à la recherche de proches perdus de vue, voire de parents biologiques dans le cas d’enfants adoptés. 

D’un autre côté, la fiabilité de ces tests est remise en question par de nombreux scientifiques, qui alertent sur leur approximation et leur caractère purement indicatif et hypothétique. En effet, l’ADN des utilisateurs est analysé de manière superficielle et ne fait pas l’objet d’un réel séquençage. Une utilisation banalisée de ces tests pourrait aussi entraîner une forme de « marketing génétique » et des interprétations trop radicales si les résultats n’étaient pas pris en compte avec un certain recul. Ces tests ne sont encadrés par aucune loi permettant leur uniformisation et sont donc déterminés arbitrairement. C’est pourquoi la marge d’erreur de ces expérimentations est assez importante. 

Malgré leur attractivité et leur aspect ludique, ces tests restent cependant interdits en France et leur achat passible de plusieurs milliers d’euros d’amende. 

Crédits illustration : Ariane Rogel

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